Ce samedi, je ressens le besoin de vous parler d’un aspect de la photographie auquel on est parfois confronté : la mémoire de nos proches.
Mon frère a perdu un pote récemment, et sa photo fut choisie pour le faire-part. Toujours difficile mais aussi l’occasion de révéler une fonction particulière de nos images : la mémoire.
La première fois, et la plus marquante
La première fois, pour autant que je m’en souvienne, que l’on m’a demandé si on pouvait utiliser une de mes images pour un faire-part, je pense que c’était pour le grand-père d’un marié dont j’avais effectué le reportage photo.
Le plus marquant à mes yeux fut le jour ou l’arrière petite-fille de la personne disparue m’a accueilli lors de la livraison des photos à ses parents par un « Mamy elle est partie ». La spontanéité et la simplicité de cette petite fille m’a envoyé directement dans les yeux toutes les photos que j’avais prises de cette personne lors du reportage.
Quelques souvenirs d’un moment
J’ai pu croiser ce garçon lors d’une activité d’un groupe de photographe sur Mons lors de laquelle on réalisait des portraits de lui avec ses instruments. Quand on photographie une personne, on découvre son intimité l’espace du temps partagé, on se sent connecté à lui, on l’aide à s’exprimer, à exprimer qui il est. C’est un moment court, mais intense, systématiquement.
Le rôle de la photographie
Lors des premières fois, c’était assez bouleversant et révélateur pour moi de comprendre que la photo signifiait aussi de figer l’image des personnes qui disparaitront un jour. Cela ajouta encore davantage de sens pour moi dans l’exercice de ma passion, de mon travail. Aujourd’hui, j’ai malheureusement déjà du fouiller plusieurs fois mes archives pour partager des images avec les familles, et c’est toujours une sensation particulière de partager finalement peu de chose, que ces quelques images parmi les milliers de photos déjà faites, mais qui gardent une valeur extrêmement forte pour les proches.
D’un point de vue très personnel, je ressens à chaque fois avec la même intensité la tristesse du moment. Ce souvenir est également ce qui me pousse à photographier des scènes de vie de mon quotidien, d’amis autour d’un verre, posés en terrasse ou dans mon salon, des éclats de rire, des éclats de vie.
Salut
Puissent les quelques notes de ce musicien résonner encore longtemps dans la mémoire de ses amis, de ses proches, des personnes qui ont croisé son chemin. Il a vécu son rêve de musique bien trop peu longtemps, mais il l’a vécu, et en cela je l’admire en cette journée particulière.
Puisqu’un regard sur une personne n’est pas unique, je vous laisse sur l’image faite de lui par mon amie Maylis dont j’affectionne tellement les images, quelques mois après la séance avec les autres photographes :